Place au changement ?
Le 19-12-2008 à 14:56
L'arrivée de Frédéric Hantz en tant qu'entraîneur de l'équipe première du HAC devrait apporter un peu de changement au sein du club. Dès aujourd'hui, le nouveau « coach » va imposer sa méthode à tout un groupe méconnaissable depuis quelques semaines. Cela sera-t-il suffisant pour permettre au club d'atteindre ce très important objectif qu'est le maintien ? Hantz a-t-il la carte de visite nécessaire pour refaire du HAC un bon club de Ligue 1, comme il l'a été auparavant sous les ordres de Guy David ? Jetons un petit coup d'oeil à son parcours, et ses ambitions pour le club doyen.
Qui
êtes-vous, Monsieur Hantz ?
Dans
les années 80 et 90, Frédéric Hantz
aura connu une carrière de
footballeur assez intéressante. Formé
à l'ES Onet le Château,
dans l'Aveyron, il rejoint en 1980 le Rodez Aveyron Football, club
avec lequel il évolua en National pendant sept saisons,
avant de
jouer sous les couleurs d'Aurillac pendant un an.
Repéré par le
Clermont Foot avec lequel il joua de 88 à 89, Hantz
découvrit la D2
et s'y fait un nom, puisqu'il fut ensuite recruté par le FC
Istres
où il resta jusqu'à 1992. Le FC Metz tenta alors
le coup de le
faire jouer en Première Division. Cette tentative fut peu
concluante, puisque la saison suivante, Hantz retournait en D2, en
s'installant à Nice. Il accèda une nouvelle fois
à l'Elite avec le
Gym, mais n'y resta qu'une année. En 1995, il rejoint les
Chamois
Niortais, pensionnaires de D2, chez lesquels il termina sa
carrière
professionnelle.
Après
cette honorable carrière en tant que joueur pro,
Frédéric Hantz ne
perdit pas de temps, puisqu'il retourna dans son club formateur,
Rodez, qui évolue en CFA. Après une
année sur le terrain, il passa
entraîneur et resta à ce poste jusqu'en 2001.
C'est alors
qu'intervint un changement de club pour notre nouvel
entraîneur, qui
passa à l'ESA de Brive-la-Gaillarde (CFA). Au cours de sa
deuxième
année chez les aiglons brivistes, Hantz connut un
mémorable
parcours en Coupe de France, puisqu'il atteignit les quarts de finale
(élimination par le PSG). Lors de la saison 2004-2005, Le
Mans, qui
évoluait en Ligue 2 suite à sa
relégation de l'Elite, fit appel à
ses services. Le résultat fut sans appel : le nouvel
entraîneur fit
monter l'équipe en Ligue 1 alors que celle-ci se trouvait
dans le
ventre mou de la D2. Il obtint une enviable onzième place
lors de sa
première saison à la tête d'une
équipe de L1. La suite fut tout
aussi encourageante, puisque le MUC termina douzième en
2006-07, et
atteignit deux fois consécutivement les demies-finales de la
Coupe
de la Ligue. Mais ce fut la fin de l'aventure pour Hantz,
désireux
de se lancer dans un nouveau défi. Ce dernier s'engagea avec
Sochaux, qualifié en Coupe d'Europe et récent
vainqueur de la Coupe
de France. Malheureusement, il ne fit pas de miracle. Sochaux obtint
de très mauvais résultats, côtoyant les
derniers du championnat.
Hantz est ainsi démis de ses fonctions, en
décembre 2007, et se
retrouva au chômage pendant plus d'un an. Le HAC
décide aujourd'hui
de lui faire confiance en le faisant signer pour dix-huit mois.
2007,
retour sur un premier échec
L'année
2007 fut plus que moyenne pour le nouvel entraîneur du HAC.
Après
avoir réussi à porter le MUC en haute estime chez
différentes
parties du foot français, le technicien se retrouve
à Sochaux, où
il a pour mission de continuer à faire progresser le club,
suite à
une saison aussi surprenante que prometteuse des doubistes.
Cependant, Hantz doit faire face à plusieurs
départs malvenus :
ceux, entre autres, de Karim Ziani (recruté par l'Olympique
de
Marseille) et de Jérôme Leroy (laissé
libre par le club suite à
un profond mécontentement des dirigeants au sujet du
comportement du
joueur). Ces deux départs, et surtout celui du second
nommé,
laisseront définitivement le FCSM orphelin de ses deux
milieux
créateurs qui avaient fait son bonheur la saison
précédente.
S'ensuit un recrutement honnête, mais prévu de A
à Z par les
dirigeants déjà en place, qui ont à
peine laissé à Hantz son mot
à dire. Les résultats ne suivent pas, la
méthode novatrice du
technicien aveyronnais ne paye pas. Peut-être la faute au
passé
récent du club, que l'ancien entraîneur avoue ne
pas avoir pris en
compte dans ses choix autrefois réputés gagnants
: « Cela
s'est bien passé avec les joueurs, mais je n'ai pas
mesuré le poids
important des années
écoulées »,
déclarait-il suite à son
éviction du poste d'entraîneur sochalien. En
effet, après une
saison euphorique, le FCSM retombe dans sa
réalité et les
supporters grondent. « Hantz paye les pots
cassés... »,
affirmait Jean-Claude Plessis, désolé pour son
entraîneur, qu'il
estimait implicitement non-responsable de la situation de crise du
club doubiste.
Une
arrivée au HAC porteuse d'espoirs
Après
avoir signé un contrat d'une durée de dix-huit
mois, Hantz arrive
au Havre avec dans ses valises plusieurs ambitions. Parmi elles, le
maintien. Connu et reconnu pour ses méthodes atypiques
(volonté
d'autoritarisme sur son groupe en préconisant parfois les
footings
quelques heures avant le lever du soleil), l'ex-Manceau montre son
envie de s'imposer au club, et ce dès aujourd'hui, comme en
témoignent ses déclarations dans l'Equipe :
« Ce club a une
dimension familiale. La L 1, c’est tout sauf une famille. C’est
un monde de brutes où il faut savoir montrer les dents au
quotidien.
Je
veux apporter au Havre un côté animal dans la
relation et dans
l’impulsion ». On remarque donc dans ce
discours un net
démarquage par rapport aux méthodes de son
prédécesseur,
Jean-Marc Nobilo. Le technicien, qui vient de connaître une
année
vierge pour son CV, n'arrive pas ici pour relancer sa
carrière, mais
bien pour montrer qu'il n'est pas mort :
« J’ai des idées,
de l’ambition et j’ai fait le plein de
fraîcheur. Un an de
chômage, cela
régénère ». Cela a
également permis au
nouveau patron du banc de touche havrais d'obtenir son DEFP
(Diplôme
d'Entraîneur de Football Professionnel).
Côté
effectif, l'ancien sarthois ne compte pas rester les bras balants
lors du prochain mercato d'hiver. Mais une première
contradiction
avec les projets de Jean-Marc Nobilo, avec lequel il entend mener une
collaboration forte et fructueuse, apparaît. En effet, Hantz
souhaite baser son recrutement sur l'arrivée de jeunes
joueurs de
bon niveau à fort potentiel, tandis que
« JMN » pensait
plutôt s'appuyer sur des joueurs plus
expérimentés. Trois recrues
sont attendues au mois de janvier dans les rangs havrais (un joueur
par ligne). Rien ne permet de dire pour l'instant si le recrutement
sera satisfaisant ou non. Mais entre temps, Hantz
bénéficiera
peut-être de l'arrivée d'un nouveau directeur pour
la cellule de
recrutement, sévèrement pointée du
doigt en raison du très
décevant mercato d'été 2008. Un atout
suffisant pour
relancer une machine havraise sérieusement
grippée ?